("Les juifs en France, IV)
Nouvelles editions francaises, 1941, 68p., 2,7M, digitalisé par Lenculus, 2007.
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La chose se passa en Amérique aux alentours de 1900. Il y avait dans les ghettos de New-York et de Chicago quelques petits Juifs du nom de Marcus Loew, Adolphe Zukor, William Fox, Cari Laemmle, nomades débarqués d'autres ghettos obscurs de l'Europe orientale ou des impasses les plus sordides de Withechapel. Ils étaient tous fripiers, brocanteurs ou revendeurs de fourrures maquillées, plus ou moins receleurs ou carambouilleurs. Ces faméliques vagabonds étaient prêts à n'importe quoi. Ils n'avaient rien à perdre, ni réputation ni fortune. Ils tenaient l'Amérique pour la terre de tous les miracles. Avec les bénéfices de quelques petites filouteries et quelques centaines de dollars d'emprunt, ils se jetèrent frénétiquement sur la nouvelle découverte.
On a beaucoup parlé de leur hardiesse. Le mot d'astuce conviendrait mieux. Les Lumière, Edison considéraient au plus leur admirable invention comme une curiosité scientifique, intéressante sans doute pour les laboratoires, mais dont le succès de spectacle serait bien vite épuisé. Edison, il est vrai, devait revenir de son erreur et défendre ses prérogatives avec une âpreté au gain fort remarquable. Mais les brocanteurs juifs étaient déjà solidement installés dans la place, plusieurs fois millionnaires et maîtres des premiers « circuits » de salles obscures. Une vingtaine d'années plus tard, au lendemain de la grande guerre, le cinéma est devenu une des
premières industries du monde. L'Amérique y tient la tête de très loin. Les petits Juifs, aux machinations toujours un peu irrégulières, ont pris le chemin du Far-West pour fuir les hommes de loi. Le plus marmiteux d'entre eux s'est fixé dans un misérable village de Californie dont l'univers entier connaît maintenant le nom : Hollywood.