Ici maintenant – bien après les jours et les saisons et les êtres et les pays – le Livre reprend vie, les livres, spirituels comme l histoire ou les religions ne l ont jamais ete, ressuscitent, et disent a nouveau ce qu ils veulent dire, litteralement, et dans tous les sens. Cela signifie que nous les laissons enfin etre, c est a dire se penser, s entendre, se dire, s ecrire, se lire, se relire, se reecrire, se reconnaitre, rire aux eclats et jouir. Nous procedons avec ordre, par un dessein sans confusion ; ayant toujours a l esprit que la richesse abyssale de leurs mesures est universellement recouverte par la question du soi-disant canon des ecritures juives – en effet, la volonté aveugle de fixer ce dernier dans une unite abstraite et sterile ne prouve par la que son impuissance à reconnaitre et a penser la vie meme du Livre selon toute sa royauté ; elle se maintient inevitablement dans une ignorance coupable a l egard de ce qu est fondamentalement la Thora. Nous ferions trop de déshonneur a notre sujet, si nous ne le traitions pas avec ordre. Ainsi retablissons-nous le sens le plus secret du jardin du Livre, ou veillent et cheminent les sages, qui s adonnent a l ivresse magnifique et terrible de l etude, afin d amener au jour la verite derniere du TaNaK, avant de devoiler enfin le sens enfoui du jugement dernier, ce joyau lumineux, ce point de vision d’ou sourd la parole apocalyptique de Jean, ou plutôt de ses inventeurs. Desormais, apres avoir disperse les brumes des prejuges amonceles par les siecles, nous nous abandonnons au rythme des pulsations du coeur ardent du secret. En guise d approfondissement et de recueillement, diverses annexes introduisent a quelques-unes des consequences les plus decisives de ce degre superieur atteint dans l intelligence des secrets des chefs d oeuvre du genie du judaisme.